LA NOUVELLE AGRICULTURE AVEC ANDREA – MILAN

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PEUX-TU TE PRÉSENTER ?

Je m’appelle Andrea Patrucco, je suis responsable du projet OpenAgri au sein du Département d’Économie Urbaine et de l’Emploi de la Ville de Milan.

 

COMMENT RÉSUMERAIS-TU OPENAGRI  EN UNE PHRASE ?

OpenAgri accompagne des porteurs de projets dans la création de nouveaux emplois et compétences dans le domaine de l’agriculture périurbaine.

 

QUEL A ÉTÉ L’ÉLÉMENT DÉCLENCHEUR QUI A PERMIS LA CRÉATION D’OPENAGRI ?

En 2015, 132 villes du monde entier ont signé le Milan Urban Food Policy Pact. Cet accord veut faire des villes les acteurs majeurs dans l’accès à chacun d’une nourriture saine. Parallèlement à cela, la Municipalité de Milan souhaitait devenir la Capitale de la Gastronomie. OpenAgri était donc une bonne réponse pour atteindre ces 2 objectifs. C’est un projet de 6 millions d’euros sur 3 ans [Novembre 2016 – Octobre 2019] et financé par le programme européen Actions Innovatrices Urbaines [Fonds Européen de Développement Régional – FEDER], la Ville de Milan ainsi que des partenaires locaux.

 

« OpenAgri veut créer une plateforme innovante de l’agroalimentaire à Milan. »

 

QUEL EST LA PROBLÉMATIQUE QUE VOUS VOULEZ RÉSOUDRE AVEC OPENAGRI ?

OpenAgri veut créer une plateforme innovante de l’agroalimentaire à Milan. Nous voulons rassembler le maximum d’acteurs locaux et repenser avec eux l’agriculture traditionnelle afin de surmonter un des défis majeurs des villes du XXIème siècle : la production agricole et l’approvisionnement alimentaire. Nous voulons trouver de nouveaux moyens d’accroître la résilience et la soutenabilité de la ville de Milan.

 

ALORS, COMMENT FAIRE ?

Par la création d’un espace ouvert à l’expérimentation où les citoyens peuvent tester des idées innovantes. L’Innovation Ouverte est souvent associée aux Tiers Lieux, aux Fablabs ou encore au Mouvement des makers, mais jamais à l’Agriculture. La Ville de Milan possède des fermes abandonnées et souhaite leurs donner une nouvelle utilité. Nous allons alors les rénover en lieux dédiés à l’innovation agricole. Nous restaurons actuellement la « Cascina Nosedo », au Sud-Est de Milan. Tu pourras trouver un fablab avec des imprimantes 3D, une serre dédiée à l’aquaponie ou encore un nouveau genre de laboratoire culinaire appelé « Officucina » où les porteurs de projet pourront concevoir, prototyper et imprimer les outils dont ils ont besoin pour réaliser leur idée. Ce programme s’adresse à tous ceux voulant investir du temps, de l’argent et leurs compétences pour revitaliser le secteur agroalimentaire.

 

Le projet OpenAgri, une ancienne ferme rénovée au Sud de Milan. Crédit photo : OpenAgri

 

TU M’AS PARLÉ « D’AGRICULTURE TRADITIONNELLE », COMMENT DÉFINIS-TU LA « NOUVELLE AGRICULTURE » ?

C’est selon moi concevoir l’Agriculture à travers de nouveaux outils et de nouvelles connaissances afin de régler nos problèmes. Nous pouvons aujourd’hui nous servir de la technologie pour créer des moyens de livraison moins polluants, des applications pour commander nos légumes, lutter contre le gaspillage alimentaire ou nous aider à manger sainement, etc. Je pense aussi aux nouvelles méthodes de production comme l’aquaponie ou l’agriculture urbaine.

 

EN QUOI EST-CE IMPORTANT DE CRÉER UN TEL RÉSEAU D’ACTEURS ?

Parce que le projet n’a de sens que si une large communauté d’acteurs locaux est mobilisée. La Ville de Milan pilote le programme avec 15 autres partenaires comme des universités milanaises, un think tank, la Chambre de Commerce, des ONG ou encore des entreprises de l’agroalimentaire. Cette diversité est une véritable richesse car chacun apporte son expertise et ses compétences pour accompagner ensemble de nouvelles activités à impact social.

 

LE PROGRAMME OPENAGRI SE TERMINE EN 2019, ET APRÈS ?

Nous verrons comment le projet évolue dans les années à venir, mais la collectivité n’investira plus dans le programme après 2019 car la Ville n’a qu’un rôle de facilitateur. C’est pourquoi nous devons créer dès à présent un modèle économique et une gouvernance viables car ce sont les partenaires qui géreront ce lieu par la suite.

 

QUELS SONT LES PROBLÈMES QUE VOUS RENCONTREZ AUJOURD’HUI ?

Notre principal ennemi, c’est le temps. Créer un projet financé par le privé et le public signifie aussi gérer des besoins et des temps d’action très différents.

« Notre principal ennemi, c’est le temps. »

Il faut investir maintenant pour palier aux besoins actuels, mais nous ne récolterons les bénéfices que bien plus tard. Cette dimension du projet est à prendre au sérieux, et c’est pourquoi nous nous efforçons d’étendre le réseau avant la fin de la rénovation des fermes.

 

QUELS SONT VOS PROCHAINS DÉFIS ET COMMENT LES SURMONTER ?

Nous devrons être capables d’accompagner des entrepreneurs vraiment motivés. Il y a plein de bonnes idées, mais nous voulons aider les personnes apportant quelque chose de réellement neuf. Si nous arrivons à accompagner 8 à 10 projets innovants sur ces 3 ans, je pense que nous aurons fait du bon travail.

« Il y a plein de bonnes idées, mais nous voulons aider les personnes apportant quelque chose de réellement neuf. »

 

PARLONS DE TOI, POURQUOI T’ES-TU ENGAGÉ DANS LE PROJET OPENAGRI ?

Je travaillais auparavant comme urbaniste spécialisé dans le développement rural et l’entrepreneuriat dans la région métropolitaine de Milan. Je suis convaincu que l’avenir de l’Agriculture est un sujet crucial, et nous devons y réfléchir dès à présent. Je pensais que mon expertise serait utile à ce projet. Cela s’inscrit assez naturellement dans mes activités professionnelles.

 

SI TU DEVAIS DÉFINIR TON ENGAGEMENT EN UN MOT, ADJECTIF OU SENTIMENT…

Je dirais « réseau actif », c’est ce que je fais ici, je gère un réseau d’entrepreneurs dynamiques. Je suis doué pour créer du lien entre les personnes. J’apprends beaucoup auprès d’elles et j’aime en rencontrer de nouvelles.

 

OÙ TROUVES-TU TA MOTIVATION ?

C’est une question difficile, personne ne me l’avait posé auparavant ! J’aime quand les choses arrivent naturellement, quand rien n’est forcé. Par exemple, je pense que c’est le bon moment pour lancer OpenAgri car c’est exactement le type d’initiative dont nous avons besoin pour répondre à nos problématiques actuelles. Et je me sens bien car je me sens faire partie de la solution.

« Je pensais que mon expertise serait utile à ce projet. Cela s’inscrit assez naturellement dans mes activités professionnelles […] J’aime quand les choses arrivent naturellement, quand rien n’est forcé […] Et je me sens bien car je me sens faire partie de la solution. »

 

crédit photo : OpenAgri

Un commentaire

  1. Christine Tichadou Bourcheix

    Il faut espérer que son projet sera soutenu par les autres partenaires après 2019 car c’est un projet plein d’idées innovantes et importantes pour un changement de société.

    J’aime

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